Rockmag : Tu as mentionné pour la 1re fois le nom de Scars On Broadway en 2003...
Daron ( chant/guitare ) : Ce qui est marrant, c'est que j'ai ce nom dans la tête depuis 5 ans,
mais le groupe " physique " existe depuis très peu de temps. Je pense que
dans mon subconscient, sans vraiment savoir ce qui allait se passer avec System Of A Down,
ce nom préparaît d'une certaine façon le terrain pour autre chose.
Rockmag Tu te rappelles la 1re fois que les mots Scars On Broadway ont émergé dans ton esprit ?
Daron : Oui, j'étais sur Broadway, à Los Angeles. Sur le trottoir, il y avait des tags de Swastikas.
Je me souviens avoir pensé : Swastikas On Broadway, ça c'est un putain de nom de groupe!
Puis le mot Swastikas m'a fait hésiter et je l'ai finalement remplacé par Scars,
car ces croix gammées étaient en quelques sorte des cicatrices sur Broadway.
Rockmag : Est-ce qu'au sein de System Of A Down, tu étais fatigué d'être considéré comme faisant partie d'une entité politiquement engagée ?
Daron : Dans System, il y avait 2 visions de la politique : la mienne et celle de Serj.
Il préférait pointer du doigt certains problèmes spécifiques, comme le pétrole ou
le président des Etats-Unis, et apporter des éléments de réponse. Ce n'est pas ma façon de penser.
Je ne suis ni contre ni pour personne, je préfère commenter notre société dans son ensemble,
sans donner des leçons. Je dis simplement : voilà le monde dans lequel on vit!
Rockmag: Ta description de notre monde est très pessimiste. Je pense au titre " Enemy " dans lequel tu chante " We are the enemy of the Earth ", nous sommes l'ennemi de la Terre...
Daron : On n'arrête pas de nous rabâcher des conneries du genre : Dieu nous a mis sur Terre,
on est en train de détruire notree planète, il faut faire attention. Dieu ne nous a pas mis là,
nous sommes une étape de l'évolution. On Nous dit que c'est la fin du monde.
Non, c'est la fin de NOTRE monde. Ce que je te dis est difficile à accepter,
mais j'en suis persuadé, l'ennemi du monde, c'est nous.
Rockmag : C'est un peu ce que tu dis dans le 1er single " They Say "...
Daron : Tu as bien cerné le message du morceau. Let's Fuck the world et profitons du peu
de temps qu'il nous reste en se faisant plaisir ( sourire )!
Rockmag : Pour être honnête, je pensais que l'album solo de Serj allait être très différent de SOAD et que Scars On Broadway allait nous offrir une sorte de nouvel album de System. Finalement, c'est l'inverse, alors que Serj perpétue certains schémas, tu as décidé de prendre une orientation rock inattendue, avec très peu de métal...
Daron : Tu ne peux pas savoir à quel point ce que tu dis me fait plaisir.
C'est l'une des raisons pour lesquelles l'album a mis plusieurs années à sortir.
Je voulais vraiment une évolution. L'idée a commencé à germer
à l'époque de Mezmerize et Hypnotize, mais elle atteint vraiment son apogée
avec Scars On Broadway. Je voulais changer la perceptionque les gens ont de ma musique.
Je voulais aussi mettre en valeurdes influences qui me tiennent à coeur,
comme la pop des 60's ou l'éléctro minimaliste de Kraftwerk et l'indus de Die From...
Rockmag : Le 29 août, Scars On Broadway jouera à Rock en Seine. Serj Tankian est aussi à l'affiche. Une situation similaire s'est présentée cette année au Coachella. Comment ça se passe dans ces cas-là ?
Daron : Plutôt bien, il est même venu nous voir après notre concert au Coachella pour discuter.
C'est quelqu'un de très bien, mais j'avoue que j'évite de suivre sa carrière de trop près
pour me consacrer à la mienne. Je lui souhaite le meilleur pour l'avenir.
Il n'y aura jamais de haine entre aucun des 4 membres de System Of A Down.
Rockmag : Vous avez juste voulu évoluer chacun de votre côté...
Daron : Hmmm ( silence ). Disons que Serj a préféré faire son truc de son côté.
Pour être honnête avec toi, j'étais très satisfait de SOAD et j'aurais encore pu continuer comme ça,
mais le fait que les autres membres préféraient mes compositions à celles de Serj et
je comprends qu'il ait voulu partir pour travailler ses propres chansons. Mais j'aurais fait
la même chose à sa place. Et dans tous les cas, je suis persuadé que nos chemins
se croiseront à nouveau dans un futur pas vraiment proche ( sourire ).
Rockmag : Tu vas lui envoyer l'album de Scars On Broadway ?
Daron : Non, il ne m'a pas envoyé le sien, après tout ( rires ).
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Voici le proshoot qui accompagne l'interview :
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